JUIN 2012 : entre nature des roches et lecture de paysage à Proveysieux

 

Ce samedi 16 juin rimait avec temps clair et vision nette à bonne distance.
L’idéal pour une sortie qui oscille entre géologie et lecture de paysage !


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Le Néron et le Moucherotte depuis Proveysieux

Les 17 participants ont pu profiter de ces conditions optimales pour une première lecture de paysage au cœur du village.
Après un mot de bienvenue de Mme le maire de Proveysieux, Christiane Raffin, qui nous a exposé le riche passé de la commune, Denis FABRE nous a présenté les nombreux sommets que l’on peut observer dans le vallon :
 le Néron
 l’aiguille de Quaix
 la Pinéa
 les Rochers de Chalves
 le Petit Sapey
 mais aussi le Moucherotte et les Trois Pucelles côté Vercors

C’est au cœur de ce splendide cadre que Denis FABRE nous a présenté des notions générales de géologie.

L’océan, la Téthys, qui recouvrait les Alpes il y a 100 millions d’années est à l’origine des calcaires qui constituent la Chartreuse. Leur formation est issue des dépôts successifs d’organismes aquatiques qui forment les différentes strates largement observables aujourd’hui.

Le saviez-vous ?
La mer Méditerranée est la « flaque résiduelle » de la Téthys ! Face aux mouvements des plaques eurasienne et africaine qui se rapprochent, cette étendue se ferme. Une récente étude montre que dans 50 millions d’années la plus grande chaîne de montagne mondiale sera… la Méditerranée !

La suite de la balade s’est effectuée à partir du lieu dit Le Gua, au niveau du pont routier qui enjambe le Tenaison, où affleure un autre type de roche : le grès que les géologues incluent dans le « complexe de molasse alpin ».

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Le groupe devant les molasses du Gua

Il s’agit de grains de sable siliceux cimentés entre eux. Ils ont une origine détritique : c’est-à-dire que ce sont des débris qui ont été arrachés d’une rivière par l’érosion au moment où les Alpes sont sorties de la Téthys. Ils se sont déposés en périphérie des Alpes, dont en Chartreuse.
Cette molasse contient aussi des éléments plus grossiers que le sable : des cailloux de toutes tailles, les poudingues.


Le saviez-vous ?
C’est la molasse, qui au Moyen-âge, permettait l’extraction des meules. Comme nous l’a confirmé Mme Christiane Raffin, il existait à Proveysieux une carrière dont la spécificité était l’entassement des meules les unes sur les autres.

Différents murets du XVIIIème siècle au Gua sont énigmatiques : ils ont été bâtis avec des roches complètement étrangères au Massif. On peut par exemple y observer du granit !

Alors blague de maçon ou réelle explication naturelle ?

Plusieurs éléments observés plus tard sur le parcours nous répondront :

 la présence d’une moraine  : de gros blocs arrondis inclus dans tous types de matériaux

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Une moraine, trace du glacier de l’Isère

 l’écroulement du Petit Sapey arrêté au milieu de la pente

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L’effondrement du Petit Sapey

 la présence d’énormes blocs arrondis d’origine exogène

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Un bloc erratique amené par le glacier de l’Isère

Ces trois éléments vont dans le même sens et corroborent la thèse selon laquelle un glacier, celui de l’Isère, recouvrait le Vallon il y a 10 000 ans ce qui est relativement récent à l’échelle du temps géologique.
Cette période, le quaternaire, était une période de glaciation où les glissements et éboulements étaient très fréquents.

Incroyable mais vrai !
Au quaternaire le glacier ne descendait pas de la montagne mais montait de la vallée de l’Isère ! Cette dernière était recouverte de
1 500 m de glace au niveau de Grenoble… Dans le vallon de Proveysieux des études montrent que le glacier serait monté jusqu’à l’altitude de 1 000 m environ.

Notre parcours nous a emmenés ensuite jusqu’au hameau de Planfay. Ce fut l’occasion d’expliquer la formation des sommets environnants, le chevauchement majeur de la Chartreuse orientale sur la Chartreuse occidentale et de rechercher les pierres laissées par le glacier.

Dans Planfay, nous avons pu observer et commenter les nombreuses pierres qui constituent les murs de certaines maisons. Une belle manière de terminer la partie terrain et de comprendre la diversité voire l’unicité de chacune des roches.
Des maisons à l’image du Vallon !

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La diversité des roches des murs de Planfay

Après une pause déjeuner, nous nous sommes retrouvés dans la salle des fêtes de Pomarey pour échanger sur diverses thématiques :

 les risques sismiques de la région
 les projections faites par rapport aux glissements de terrain
 les impacts des changements climatiques qui modifient les régimes pluviométriques donc les sols
 les impacts négatifs des activités humaines sur le sous-sol : imperméabilisation, terrassement pour le ski…

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Denis FABRE a su partager avec nous sa passion tant pour la géologie que pour le Vallon. Il nous a transmis de nombreuses informations très bien illustrées et documentées.
Vous pouvez d’ailleurs consulter le document d’accompagnement qu’il a rédigé :

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Un bilan largement positif pour l’ensemble des participants qui ont pu découvrir ou redécouvrir cette magnifique vallée de la Chartreuse.

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Lys martagon devant les Rochers de Chalves

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